Sainte Marie Euphrasie : une sainte noirmoutrine

Il y a 220 ans naissait à Noirmoutier Rose-Virginie Pelletier future sœur Marie-Euphrasie canonisée en 1940


Pour marquer l'anniversaire de sœur Marie Euphrasie, noirmoutrine et fondatrice de la Congrégation Notre-Dame de Charité du Bon Pasteur dont le siège est à Angers, les religieuses organisent à Noirmoutier une conférence ayant pour titre 

"La traite des êtres humains - l'esclavage moderne" 


Elle sera suivie d'un documentaire illustrant le travail des sœurs dans la ville minière de Kolwezi en République Démocratique du Congo. Une exposition regroupant des textes présentant la Congrégation, la vie de Rose-Virginie Pelletier devenue Sainte Marie-Euphrasie et des photos illustrant les missions des sœurs à l'international. Cet événement prend toute sa signification en s'inscrivant le jour de la Journée Internationale de la Femme (mardi 8 mars) car sœur Marie-Euphrasie a consacré sa vie aux femmes rejetées.



Tout l'apostolat de Soeur Marie-Euphrasie repose sur cette phrase prononcée à la fin de sa vie 

"D'un aveu général, il est reconnu que je n'avais ni talent, ni richesse, ni relation, ni rien de ce qui charme l'extérieur, mais j'ai toujours aimé les personnes en souffrance et je les ai aimées de toute la force de mon âme" 

Née en pleine Révolution, elle vivra une profonde mutation de société : industrialisation, expansion européenne, naissance d'une classe ouvrière... Et elle traversera tous ces événements en gardant le même objectif : rejoindre la femme humiliée, écrasée par des conditions de vie injustes, l'adolescente livrée à elle-même, l'ouvrière d'usine à 10 ans, la mère célibataire rejetée... 
Pour aller à leur rencontre, elle a rassemblé, formé puis envoyé des Soeurs dans le monde entier. Jeunes aristocrates et jeunes femmes simples, parfois illettrées unies dans le même appel à "être d'autres Bon Pasteur" 
Les "consignes" de soeur Marie Euphrasie tenaient une phrase :

"Rendez-les heureuses, très heureuses ! Quelle que soit la couleur de leurs larmes, elles sont toujours bien amères ! Ne les humiliez jamais mais au contraire, relevez les toujours à leurs propres yeux" 

"Votre zèle doit embrasser le monde entier"

Aujourd'hui, les Soeurs du Bon Pasteur sont présentes sur les cinq continents dans environ 72 pays. 
La congrégation est reconnue ONG à titre consultatif auprès de l'ONU.
Elles sont appelées à participer au changement de toutes les conditions qui condamnent certaines personnes à vivre marginalisées. 

Elles œuvrent en faveur des femmes et des enfants, spécialement ceux qui sont victimes de la traite, contraints à l'émigration et opprimés par une pauvreté écrasante. 

Soeur Marie Euphrasie : sa vie

Rose-Virginie Pelletier naît à Noirmoutier en 1796 car ses parents s'y sont réfugiés, pris dans la tourmente révolutionnaire. 



Ces parents, Anne et Julien Pelletier, n'hésiteront pas à affirmer leur attachement à la religion et à l'Eglise. Anne recevra et cachera des prêtres réfractaires, notamment le curé de Soullans. Julien continue à exercer la médecine et tient à soigner à la fois des Républicains et des sympathisants. Le couple sera même incarcéré un temps au château. Ils sont tous les deux enterrés à Noirmoutier.




Orpheline à 22 ans, Rose-Virginie choisit la vie religieuse et entre dans la congrégation de Notre-Dame de Charité dont est issue celle du Bon Pasteur qu'elle fonde en 1835. Elle sera canonisée en 1940.

Les étapes de la vie de Soeur Marie Euphrasie sont retracées sur une tapisserie qui orne l'oratoire installé dans sa maison natale (photos)

La maison natale de Sainte Marie Euphrasie


Marie-Euphrasie avait souhaité fonder une maison du Bon Pasteur sur son île mais le projet n'aboutira pas. Sa maison natale, rachetée par la congrégation en 1899 accueillera un communauté de sœurs du Bon Pasteur jusqu'en 1904, date à laquelle elle est vendue faute de jeunes à prendre en charge. La congrégation la rachète à nouveau en 1951. Elle a récemment fait l'objet de travaux de réfection et de réaménagement. Un oratoire accueille le public durant l'été et elle est ouverte aux sœurs en pèlerinage sur les traces de la fondatrice.



Conférence "La traite des êtres humains - l'esclavage moderne" et l'exposition aux Salorges : mardi 8 mars à 19h. Entrée libre. L'occasion de rencontrer et échanger avec des religieuses engagées à travers le monde pour aider les plus démunis, les femmes et les enfants en particulier. 


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